Engorgés, les services des urgences sont en effet régulièrement sollicités pour des cas ne relevant pas de l’urgence médicale. Une situation d’urgence, c’est un pronostic vital engagé dans un espace temps réduit. C’est aussi une situation qui appelle une réponse rapide et efficace en attendant une intervention médicale afin de garantir le maximum de chances de survie au patient.
Les recommandations de bonnes pratiques :
Face a la grande hétérogénéité des situations d’urgence et, paradoxalement, à l’absence de protocoles concernant ces problématiques, cette série d’actions et d’actes de surveillance infirmiers indique face à différentes situations précises en attendant une intervention sont autant d’outils de bonnes pratiques a disposition des infirmiers qui se retrouvent seuls face a une situation de détresse médicale.
Symptomatologie et bilan de la situation
Perte de conscience, accident vasculaire cérébral, brûlure grave, convulsion, accouchement, oedème aigu du poumon… il existe un grand nombre de situations d’urgence. Mais, on doit d’abord et surtout se concentrer sur la symptomatologie et non pas se lancer dans un diagnostic pour lequel il n’a pas été formé. Attachez-vous davantage à la notion clinique. C’est important pour ne pas vous mettre en porte-à-faux au moment où il faudra expliquer votre situation à d’autres interlocuteurs. C’est pourquoi la première chose à faire pour l’infirmière face à l’urgence est de dresser le bilan de la situation. Vérifiez trois choses primordiales : la respiration, la conscience et l’activité cardiaque. Méfiez-vous de certaines situations qui peuvent tromper votre interprétation : une personne sourde, un patient mutique, un individu atteint de troubles psychiatriques mais aussi des simulateurs.
Vous pouvez, en cas d’interrogation sur son état de conscience, le stimuler. N’oubliez pas que l’inconscient peut aussi réagir quand on lui fait mal : cela permet de coder son niveau d’inconscience. Si l’une ou l’autre de ces trois fonctions est amputée, il faut considérer que l’on fait face à une situation d’urgence, dont l’analyse doit absolument être complétée par la contextualisation.
Il s’agit de décrire la scène que l’on a sous les yeux et toutes les informations dont on dispose concernant le patient. Ces éléments peuvent aider les secours à comprendre ce qui a pu se passer et à anticiper la prise en charge. Ainsi, si un patient, dont on connaît la dépression, est retrouvé seul chez lui, entouré de bouteilles et de médicaments, il y a lieu de s’interroger s’il ne s’agit pas là d’un suicide. À ce bilan circonstanciel doit par ailleurs être joint un bilan lésionnel, signalant tous les éléments d’observation tels qu’un saignement, la présence d’un hématome… Ce sont tous ces éléments qui permettent de convaincre l’infirmière qu’il fait face à une situation d’urgence et lui permettent ensuite de donner une alerte « argumentée ». Et, sur ce point, le formateur a été catégorique : On ressent parfois chez les infirmiers la crainte d’appeler le Samu. N’ayez pas d’inhibition ! Même si vous signalez une situation qui pourrait s’avérer non urgente, ce service existe précisément pour trancher sur cet état des lieux.
» Les bons réflexes, et prévenir le bon intervenant… celui qui est immédiatement disponible «
Le plus important est de justifier tous ses actes
Appeler le Samu pour donner l’alerte, certes, mais aussi pour vérifier, si besoin est, que les gestes de premier secours que l’infirmière s’apprête à pratiquer sur le patient sont justifiés. Car, outre les positions adaptées à effectuer dans l’attente des secours médicalisés, l’infirmier, en fonction de son équipement et de la situation, peut réaliser toutes sortes d’interventions techniques et précises comme le massage cardiaque, l’assistance ventilatoire, l’aérosol pour l’asthme…. De nombreux gestes relèvent en effet des compétences reconnues de l’infirmier. Le plus important est de justifier tous ses actes. Ne prenez pas d’initiatives intempestives. Et, une fois que vous avez appelé, restez sur place, jusqu’à ce que les secours arrivent afin d’assurer la coordination et la transmission des données aux professionnels de l’urgence.
Les étapes à retenir
- Bilan (respiration, conscience, activité cardiaque).
- Alerte argumentée. La Mutuelle d’assurances rappelle qu’il peut être opportun « d’établir un compte rendu écrit détaillé afin de tracer les événements et les mesures prises ». Elle rappelle aussi la nécessité, pour les infirmiers, de ne pas sortir de leur champ de compétences.
- Positions adaptées et/ou interventions techniques (perfusion, massage cardiaque…).
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